wrong world (velvis)

Il reçoit son SMS et abandonne son poste à l'accueil de l'aquarium alors qu'il était en train d'encaisser une mère de famille et ces enfants pour y répondre avec un sourire au coin des lèvres. Excusez m... Il la coupe d'un signe de main dans sa direction, preuve qu'elle dérange sa tranquillité. Elle s'offusque, son visage qui devient rouge de colère mais on ne peut pas dire que ça dérange Elvis qui termine sa conversation avant de revenir s'assoir.  alors trois places c'est ça ? Une pour vous et deux pour les nains ? La bouche de la cliente s'ouvre en grand. Je veux parler à votre supérieur immédiatement. Il pousse un soupire d'agacement. c'est moi l'supérieur. Concept de politesse qui le dépasse un peu. Dans un dernier émoi, elle prend la main d'un de ses enfants pour tourner les talons en rageant. Sans doutes une personne qui ne fera pas un commentaire remarquable sur le net à son propos. Tant pis. Encore un job auquel il ne tient pas de toutes façons, puis l'aquarium ferme dans une heure alors franchement, elle ferait mieux de revenir un autre jour de toutes façons la cliente. Il attend impatiemment que l'heure de fin arrive pour passer rapidement chez lui et se fringuer d'un tee shirt, d'un hoodie et d'un jean bleu foncé. Il sait qu'il va sans doutes faire tâche dans un hôtel si prestigieux mais il s'en bat les couilles. Il va pas changer ce qu'il est pour qui que ce soit, même la jolie Venus. Il a quand même pris une douche et c'est déjà un grand pas quand on y pense, gel douche à la vanille qu'il a emprunté à Barbara alors qu'il claque la porte en partant.

Très vite, il arrive devant l'enceinte gigantesque de l'hôtel, lui qui vit ici depuis sa naissance n'a jamais mis les pieds dans cet endroit. Il n'y a jamais travaillé. Il ne fait pas partis de ces autres qui fréquentent ces lieux. Il passe la porte, mains dans les poches et regarde sa montre : pile à l'heure. Il arrive devant l'accueil et l'hôtesse lui explique qu'il devra prendre l'ascenseur sur sa gauche jusqu'au quatrième étage avec une courtoisie incroyable, elle qui n'a sans doutes pas droit au faux pas. Elle qui fait partie de ceux qui s'écrasent devant des têtes comme Venus. Il pousse le bouton de l'étage quatre. Il est excité comme une puce. Impatient est un mot très faible pour expliquer ce qu'il est en train de vivre à l'intérieur. Il ne peut nier qu'elle a éveillé ses sens et sa curiosité la dernière fois. Lui qui a encore son odeur pour chatouiller ses narines. Il se poste devant la porte et toque deux fois, sourire qui vient danser sur les lèvres à la simple idée de la revoir. Putain, il n'a jamais été aussi excité par personne. Il entend le verrou se tourner et quand elle montre enfin sa bouille, il vient se mordiller la lèvre. Salut. sa nonchalance qui l'accompagne partout. Même ce soir elle y aura droit, y'a pas de raisons.

cette rencontre qui hante encore ses nuits, complètement inattendue et incongrue. elle l'a d'ailleurs fait virer par vengeance d'avoir fait faiblir sa retenue, de l'avoir quitter en de si bref délais. un goût d'inachevé, Venus avait trouvé un type d'adversaire encore jamais rencontré auparavant. elle a eu affaire à de nombreux hommes dans sa vie, des fils à papa, des entrepreneurs prodiges, des hommes mariés infidèles, pompiers ou même policiers ou infirmiers, la liste est longue, elle est honteuse. pas vu pas prise, ils avaient tous un package, une certaine gloire. Elvis, lui, donne l'impression qu'il n'a rien à perdre, que tout se tente, liberté totale de ses actes envers et contre tout, c'est alléchant. Venus n'est pas du genre à se venter de ses conquêtes, elle garde cette aspect de sa vie privé, caché même. Elle entretient cette image de femme forte, sans hommes à ses côtés pour lui poquer la vedette, elle est seule maîtresse de sa réussite. Alors les seuls moments "d'amour" qu'elle s'autorise sont dissimulés. Elle n'aurait jamais penser faire appel aux service d'un gigolo un jour, c'est bien parce que c'est lui, parce que leur rencontre l'a troublée, ses yeux sur elle, il la dévoraient. Cette sensation bizarre de déjà la connaître qui l'habite depuis, l'envie irrépressible de le revoir, lui et ses yeux noirs. C'est pourtant avec un sentiment amer de coupable pécheresse qu'elle lui envoie un message, l'invitant à l'hôtel, ce soir. C'est culoté, c'est tout Venus, elle s'en mord les lèvre, l'interdit l'excite, qu'est-ce qui l'en empêche après tout ? Elle est femme, majeur et libre, sur le papier c'est simple à écrire. Tandis que les règles de bonne tenue et d'en qu'en pensera-t-on raisonnent en fond, elle fait la soudre oreille. Il n'a pas tardé à donner nouvelle, elle est persuadée qu'il viendra, il ne peut pas faire autrement. Elle n'est pas dupe, aucun ne lui a jamais dit non.

Venus est arrivée en avance, une heure avant l'heure du rendez-vous, assez de temps pour s'installer dans la suite qu'elle a réservé, elle s'est d'abord fait livré quelques bouteilles de vin et de champagne et quelques amuses bouches, des plateaux entiers, elle n'est pas du genre à compter, elle s'est empressée d'ouvrir une première bouteille, plateaux juste livrés. Pour patienter. Un bain ensuite bien mérité, elle enfile ensuite un long peignoir de soie sur un léger short noir et laisse ses cheveux blonds mouillés et démaquillée, sans artifices.  silhouette fine et élancée, une brindille facile à casser, en ne ne mesure pourtant qu'un mètre soixante cinq sans ses talons. Tentative ratée pour se détendre, elle allume une cigarette à la porte fenêtre et finit sa première bouteille de vin rouge français, anxieuse. Ca frappe à la porte, deux coups, c'est lui. Perturbée, elle hésite un instant sur ce qu'elle doit faire, poser ou pas la cigarette, fermer la fenêtre ou pas, aller ouvrir ou pas. Elle vérifie dans l'œil de la porte avant de sauter le pas, ouvre à ce jeune arrogant, qui se mord déjà les lèvres, joueur, elle lui sourit aussi et l'invite d'un geste à entrer, sans un mot, elle referme derrière lui, à clés, alors qu'il pénètre dans la pièce. Il y a du vin, tu en veux ? parce que ça deviendrait complètement stupide de continuer à le vouvoyer, sauf s'il le lui demande, tel un fantasme. Venus n'attend pourtant pas sa réponse pour lui servir dans un beau verre à pied qu'elle lui tend, le regard aguicheur, avant d'ouvrir derrière elle la porte fenêtre pour récupérer sa cigarette juste entamée. Elle ne fume pas, pas tout le temps, seulement pour de quelques occasions, quelques envies. Venus s'efforce de garder une distance dans ces quelques secondes passées ensemble tandis que ces yeux ne quittent pas les siens, elle tente de percer ses pensées, de savoir ce qu'il veut, s'il veut d'elle ou de son argent. comment ça fonctionne ? j'peux poser mes conditions ? elle brise la glace, comme s'ils s'étaient déjà dit beaucoup, avec simplement leurs regards.